Dans
la calle della Toletta, que vous arriviez de l'Académie ou de San Barnaba,
donnez un coup d'il à l'entrée de calle seconda della Toletta,
à l'angle d'une basse maison jaune : à peine sous la corniche, à
la hauteur du toit, il y a un vieux réveil. Selon la tradition, le réveil
aurait marqué l'heure à laquelle une sorcière qui habitait
là et qui se délectait de magie noire accomplissait ses maléfices.
La maison serait ensuite restée abandonnée pendant plusieurs années
parce que personne ne voulait y habiter.
La grande horloge en cuivre originaire
n'est pas celle que l'on peut voir aujourd'hui. Il s'agit en fait de la troisième
horloge qui, au fil des années, a été placée à
l'endroit perpétuant une habitude qui selon quelques témoignages
aurait été lancée par plaisanterie et que l'on ne cessa pas
de répéter.
En effet, il semble que lorsque le réveil
était retiré (parce que trop vieux ou cassé) et qu'il n'était
pas rapidement remplacé, il arrivait dans le voisinage des phénomènes
étranges : rumeurs, visons, inexplicables et troublants petits incidents
domestiques
A l'origine de la série des horloges de la Toletta,
il y aurait eu, il y a de nombreuses années, un barbier qui tenait boutique
dans la petite ruelle, à la période même où la sorcière
habitait là. Cet homme avait une très vieille horloge, que par plaisanterie,
il demanda un jour à des ouvriers qui travaillaient en haut d'un échelle,
de suspendre comme on le faisait au 19ème siècle pour de grandes
horloges que l'on peut encore voir çà et là dans la cité.
Un jeu innocent en somme. Mais la première fois que l'horloge fut retirée,
il arriva des choses curieuses et ennuyeuses qui laissèrent pressentir
qu'elles étaient dues à son absence, absence qui fut donc tout de
suite comblée. L'intuition fut confirmée quelques années
plus tard quand, lors de la restauration de la seconde horloge.