Les deux colonnes de la Piazzetta

L'une est dite de Saint-Marc : à son sommet, le lion ailé symbole associé à Saint-Marc.

Tableau de Guardi

L'autre dite de Théodore, qui avant Saint-Marc était le patron de Venise : à son sommet, le saint guerrier grec Théodore terrassant le dragon.
Elles furent rapportés d'Orient en 1172. On croit savoir qu'elles devaient être au nombre de trois mais l'une d'elles tombée à la met, ne fut jamais retrouvée.

Nicolo Baratelli obtint le privilège de pouvoir organiser des jeux de hasard entre les deux colonnes de la Piazzetta, parce qu'il avait été capable de les redresser.

La zone située entre les deux colonnes était autrefois la porte d'entrée officielle dans la cité des Doges.

C'est aussi entre les deux colonnes qu'avaient lieu les exécutions capitales par pendaison ou autres moyen, le condamné faisant face à la tour de l'Horloge pour voir arriver l'heure de sa mort. Ce serait la l'origine de l'expression : "je vais te faire voir l'heure quil est"

 

Un exemple de condamnation : celle de Piero Tentor, en 1672.

Accusé d'avoir abusé d'une jeune femme et de l'avoir obligé à manger de la viande un jour de jeune, il fut conduit à Santa Croce, où l'on administra des coups au fer rouge. Il fut attaché à la queue d'un cheval et traîné jusqu'à la piazzetta pour avoir la tête tranchée.

113 exécutions eurent lieu au 16ème siècle, 323 au 17ème et 89 au 18ème.

Aujourd'hui encore, le vrai vénitien, par superstition évite donc de passer entres les deux colonnes.