LE BLOND VENITIEN


A l'époque de la Renaissance, les femmes élégantes voulant imiter les romaines, qui portaient une perruque blonde, se teignaient les cheveux en blond, avec une certaine eau, appelée "la blonde". Le procédé était le suivant : elles allaient sur l'une de ces petites terrasses posées sur le toit des maisons , qu'on appelle toujours "altane". Là elles se mouillaient la tête avec une petite éponge imprégnée de cette eau , attachée en haut d'une tige.
Ayant fait cela, elles se couvraient les épaules avec un peignoir de soie, ou de toile légère, appelé "schiavonetto" et se mettait sur la tête un cercle de paille, pour former comme les bords d'un chapeau, dit "solana", sur lequel elles étendaient leurs chevaux pour les faire sécher au soleil. Voilà pourquoi dans les tableaux des peintres vénitiens de l'époque, on aperçoit pratiquement toutes les dames avec une chevelure blonde, tirant sur le rougeâtre.

Altana

 

On ne compte pas le nombre de recettes qui permettaient d'obtenir le blond vénitien.
Voici celle que propose Marinello, au XVIème siècle : " Prenez une bonne mesure de cette eau de savon dont on use pour faire blanchir la soie ; faites-la bouillir avec un peu d'alun, environ le temps que vous mettez pour réciter un Pater. Ajoutez alors deux onces de plomb brûlé, et laissez le tout bouillir jusqu'à ce qu'un morceau d'étoffe blanche que vous y introsuisez devienne noir. Laissez refroidir... Ajoutez deux onces de savon de Damas en poudre et tenez le tout au soleil".