LES EVENTAILS
Il faut distinguer ceux que l'on peut dire rigides, parce que
tout d'une pièce, attachés à un manche et ceux à
baleines qui s'ouvrent et se ferment à plaisir. Les premiers sont les
plus anciens ; on peut en voir représentés dans la salle des
Quatre Portes du Palais des Doges sur un tableau peint au XVIème siècle
par Andrea Vicentino : l'arrivée solennelle au Lido du roi de France
Henri III. Une dame s'y protège du soleil en faisant écran avec
un éventail de la première catégorie. Dans une autre
sculpture plus ancienne de la basilique Saint-Marc, sous une voûte de
la porte principale, où sont représentés les douze mois
de l'année, le mois d'août est figuré par un garçon
dormant sur un divan ; il tient à la main un éventail rigide.
Ces éventails étaient fabriqués à l'origine avec
des plumes et Cecchetti trouve dans les vêtements vénitiens du
XVème siècle des éventails avec des plumes de paon.
Quant aux éventails à baleines, ils furent introduits au XIXème
siècle par un gentilhomme nommé David Trevisan et devinrent
rapidement objets de luxe pour nos dames qui les voulaient ornés de
perles et de pierres précieuses, avec des manches d'ivoire, de tortue
et des ornements très fins.
Le langage des éventails : S'il est fermé et droit : "Vous pouvez agir
librement"
Ci contre : |
L'éventail apparait en Orient au VIème siècle.
En France, c'est Catherine de Médicis qui l'introduit et il fait son
apparition en Italie au XVIème siècle.
Au XVIIIème, Venise est devenu un centre de production d'éventails
précieux.
C'est en 1763 que Goldoni crée à Paris, à la Comédie
Italienne, sa pièce initialement écrite en français :
"L'Eventail". Elle est reprise en italien pour le carnaval de Venise
en 1765.