LES PERRUQUES

L'usage des perruques est arrivé à Venise an 1665, venant de France. Ce fut l'œuvre du gentilhomme Vinciguerra Collalto. Le gouvernement, hostile à toute nouveauté, en interdit l'usage par décret du 19 mai 1668, les plus anciens, comme c'est bien naturel, en étant les plus grands adversaires.
Pour preuve, racontons l'anecdote suivante:
Nicolo Erizzo était fou de perruques, parce qu'elles lui cachaient une cicatrice qu'il avait sur le front, suite à une blessure attrapée dans une galante aventure. En plus de la perruque, il portait des chaussettes rouges et des chaussures blanches. Son père en était très en colère et il lui ordonna de retirer ces nouveaux ornements. Ne se faisant pas obéir, il ajouta qu'il le déshériterait au profit de l'hôpital de la Pieta. Ces faits donnèrent lieu à une querelle en 1679 qui se termina par un don de 6000 ducats de la part d'Erizzo à l'hôpital.
Le premier doge à porter la perruque fut Giovanni Corner en 1709.
Le temps passant les perruques se firent communes à Venise. On en voyait avec des boucles pendants, dites "a gruppi", d'autres divisées en leur milieu, dites "à la courtisane" et aussi des hautes terminées par une queue enfermée dans un petit sac de soie noire , dites "alla delfina".
Finalement elles se généralisèrent tellement que Benigna raconte que : Antonio Corner qui mourut le 7 janvier 1757 fut le dernier patricien à ne pas porter perruque
On les couvrait de poudre de Chypre, qui, imitant en cela les français, avait été introduite au début du siècle dernier.